Quelles solutions sont à votre disposition pour optimiser le suivi de vos patients à domicile ?

La télémédecine désigne l’utilisation des technologies de télécommunication permettant de supprimer les obstacles liés au temps et à la distance dans la prestation des soins de santé. 

Grâce à la télésurveillance (surveillance médicale et interprétation des données du suivi médical du patient à distance), les patients bénéficient d’une plus grande souplesse dans leur parcours de soins, d’un accès plus facile et plus pratique aux soins, d’une réduction du nombre de déplacements, et d’une prise en charge sécuritaire dans un environnement plus confortable. 

La télésurveillance est appropriée pour les patients non critiques, qui peuvent rester à la maison et bénéficier d’un suivi à distance, ce qui réduit le besoin ressources humaines, et ce qui permet aux professionnels de santé de se concentrer sur les patients à haut risque, pour une meilleure prise en charge.

En outre, les plateformes de télésurveillance dotées de capacités d’intelligence artificielle (IA) peuvent automatiser les tâches administratives, les supprimant ainsi du flux de travail des professionnels de santé. C’est donc un réel gain de temps pour les soignants qui peuvent se concentrer sur des tâches à haute valeur ajoutée. Le succès récent de la télésurveillance s’explique aussi par les bénéfices pour le patient. Cette pratique rend les patients acteurs de leur prise en charge, améliore leur qualité de vie et réduit les déplacements inutiles, tout en réduisant le temps nécessaire pour que les patients reçoivent une réponse.

Alors que la pratique de la chirurgie ambulatoire progresse, la télésurveillance s’impose comme une solution nécessaire pour optimiser le suivi et maximiser le nombre de patients que les professionnels de santé peuvent voir chaque jour.  

Quelles sont les lignes directrices à suivre pour le bon  développement et la mise en œuvre de la télésurveillance ?

L’un des grands défis de la télésurveillance est de savoir si le patient respecte les instructions d’utilisation des dispositifs qui lui sont fournis. En termes simples, si le patient ne se conforme pas, il sera très difficile de capturer des données médicales pertinentes. Pour limiter les risques de non-conformité, les technologies utilisées doivent être simples à utiliser. La facilité d’utilisation peut être aussi simple et importante que la taille de la police dans les interfaces des utilisateurs. De nombreuses solutions semblent être conçues pour des personnes de 20 ou 30 ans ayant une bonne vision. Mais ces outils s’appliquent souvent à des patients de plus de 60 ans, dont beaucoup ont une mauvaise vue.

La technologie doit être facile à adopter et à utiliser, tant pour les patients que pour les praticiens. Il est essentiel de fournir des équipements et des interfaces utilisateurs intuitifs, ainsi que des ressources et le support nécessaire en cas de besoin. Les professionnels de santé doivent être en mesure d’expliquer facilement l’utilisation aux patients, et les patients doivent pouvoir l’installer et l’utiliser facilement. Les données sur les patients générées par la télésurveillance doivent également être simples à contrôler et à analyser.

Les outils doivent être intéropables et intégrés aux flux de travail des professionnels de santé. Compte tenu de la lourde charge de travail administratif à laquelle ils sont déjà confrontés, il est impératif d’introduire des outils qui s’intègrent parfaitement à leurs processus de travail. 

Il faut aussi se concentrer sur l’équité en matière de santé numérique. L’accès à la technologie peut être limité par l’âge, la localisation et de nombreux autres facteurs sociodémographiques peuvent influencer l’engagement et la participation des patients. 

Pour s’assurer que les patients âgés, ou ceux dans des zones rurales mal avec une mauvaise couverture internet, aient les mêmes capacités d’accès à la télésurveillance, le SMS est le canal de prédilection.

Selon une étude CREDOC sur le baromètre du numérique, le taux de pénétration des smartphones au sein de la population baisse avec l’âge. En revanche, 95% de la population possède un téléphone mobile. L’usage du SMS est donc le moyen de communication privilégié pour toucher tout le monde.

La crise du Covid-19 a créé une opportunité d’accélérer l’adoption de la télésurveillance, notre système de santé s’efforce de soigner les patients en dehors des murs de l’hôpital.  Les établissements ont rapidement mis en place ou développé des plateformes de télésurveillance pour permettre la poursuite des opérations durant la pandémie.

Il est temps d’agir de manière décisive dans l’établissement de nouveaux programmes et provoquer un changement de paradigme dans la façon dont les soins aux patients sont dispensés, et ce bien au-delà de la crise actuelle.

La télésurveillance par SMS, l’alliance entre simplicité et efficacité

Les chatbots sont des algorithmes alimentés par l’intelligence artificielle, et capables d’effectuer des conversations avec les patients. Ils ont le potentiel de devenir le premier point de contact pour les soins de santé primaires. Ils ont la capacité d’analyser les réponses des patients. Ainsi, la gravité de la requête est déterminée et ils peuvent soit résoudre le problème, soit le transmettre au médecin. L’utilisation généralisée des chatbots réduit considérablement la charge de travail des professionnels de santé et évite aux patients d’avoir à se déplacer inutilement. 

Ces chatbot imitent la conversation humaine par le biais de chats textuels, grâce à l’intelligence artificielle. Mais contrairement aux humains, ils peuvent être disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, quel que soit le lieu.

Par ailleurs, grâce à cette technologie, les professionnels de santé disposent d’une nouvelle source de données sur les patients, ce qui crée de nouvelles opportunités pour les études cliniques et la recherche.

Une étude du CHU de Rouen publiée dans le JMIR mHealth sur l’efficience du SMS dans un contexte de chirurgie ambulatoire, rapporte une diminution du taux de conversion en hospitalisation complète avec l’utilisation de rappels par SMS pré et postopératoires dans un contexte de chirurgie ambulatoire. 

Selon cette étude, plusieurs hypothèses peuvent sous-tendre cette diminution du taux de conversion après la mise en place de rappels par SMS. 

Premièrement, l’utilisation d’un rappel par SMS avant une chirurgie peut être un outil efficace pour confirmer les informations orales données lors d’une consultation de pré-anesthésie. L’utilisation de rappels par SMS augmente significativement le respect des instructions préopératoires, de l’heure d’arrivée, des règles de jeûne et des règles d’hygiène. Et une augmentation de la conformité aux instructions pré-opératoires est inévitablement associée à une diminution des complications post-opératoires. 

Deuxièmement, l’étude a démontré que l’utilisation de rappels par SMS peut permettre de mieux identifier les sous-groupes de patients susceptibles d’annuler leur opération. Cette hypothèse est soutenue par le taux d’annulations observé le jour de l’opération, qui était plus élevé dans le groupe SMS que dans le groupe téléphone (3,5 % contre 2,3 %). 

Troisièmement, l’utilisation du contact par SMS après la chirurgie pourrait améliorer le suivi des patients par rapport aux appels téléphoniques des infirmières. Le SMS est moins intrusif que l’appel, il peut être lu à n’importe quel moment, et permet une meilleure diffusion de l’information. En outre, le SMS laisse une trace écrite, ce qui permet au patient de ne pas oublier les informations données.

Des solutions numériques existent pour améliorer le suivi pré et post-opératoire, économiser du temps pour le personnel soignant, et améliorer la qualité de vie des patients. Afin de disposer des meilleurs outils, il faudra s’assurer de faire le choix d’une solution simple, pouvant être adoptée par le plus grand nombre, et pouvant s’implémenter rapidement.