Quels sont les points à évaluer pour bien choisir une solution de télésuivi ?

 

 

Le télésuivi des patients connait un essor très soutenu car la crise sanitaire a mis en lumière l’efficacité des outils numériques pour venir en aide aux soignants et aux patients. Ce que recherchent les équipes médicales dans un outil de télésuivi c’est généralement le gain de temps pour se consacrer aux patients qui en ont le plus besoin. Ce gain de temps peut être obtenu en éliminant ou simplifiant des taches qui ne nécessitent pas une expertise médicale. Par exemple, appeler un patient pour connaitre un niveau de douleur ou la date de dernière crise.Pour évaluer un outil de télésuivi, il convient dès lors de comprendre et mesurer ce gain de temps. Prenons l’exemple d’un système qui permet d’interroger le patient sur son état de santé. Cette problématique est très répandue. L’idée est d’administrer un auto-questionnaire au patient, et de détecter si des réponses ne sont pas conformes afin de le signaler au personnel soignant. Je vous propose une analyse des gains de temps divisée en 3 volets.

 

1.          Le temps économisé pour un patient

 

Le premier point à estimer est le temps qui va être économisé pour un patient. Par exemple, l’auto-questionnaire dispense d’appeler les patients qui sont conformes. Le temps gagné correspond ainsi au temps d’appel. Il est indispensable à ce stade de prendre en compte toutes les étapes du processus. Envoyer un auto-questionnaire peut nécessiter des tâches très différentes et parfois chronophages : si la saisie est manuelle, il faut veiller à étudier la complexité du formulaire à renseigner. Prenons un exemple, pour appeler un patient, un numéro de téléphone suffit. Pour administrer un questionnaire, il arrive que l’on souhaite adapter le questionnaire précisément. Cela demandera de choisir le type de questionnaire, éventuellement de renseigner des informations propres au patient (âge, sexe, type de pathologie, derniers résultats d’analyse, …). Plus la quantité d’information est importante, plus la durée de saisie sera allongée.

Au temps économisé, il faudra éventuellement soustraire le temps de tâches supplémentaires. Par exemple, convertir un appel en auto-questionnaire, implique une étape fréquemment sous-estimée voire négligée : la formation dudit patient. Pour évaluer ce point, il n’est pas besoin d’avoir la solution finale à disposition. Il suffit de tester la compréhension des patients par une enquête simple sur une centaine de patients. Par exemple « Si on vous envoie un lien sur lequel vous devez cliquer pour accéder au questionnaire, est-ce ok pour vous ? » ou « vous allez devoir télécharger l’application, créer un compte et répondre au questionnaire. Est-ce que ces étapes vous sont familières ? » ou « savez-vous lire et répondre à un SMS ?». Ceci permettra d’estimer le temps de formation préalable qu’il faudra dispenser à chaque patient.

Prendre 3 minutes pour expliquer à un patient peut sembler très court, mais si l’appel prenait 2 minutes, on constate que le système fera perdre du temps.

 

2.          La proportion de patients éligibles

 

Mettons-nous dans la situation où le système permet effectivement de gagner du temps si le patient l’utilise. Il faut maintenant estimer la proportion de patients qui sera susceptible d’adopter la démarche. Ici les opinions toutes faites, établies sur une opinion personnelle ou des études inadaptées, prévalent.  Par exemple une assertion du type « tout le monde sait… » est une opinion qui demande à être préalablement vérifiée. Dans ce domaine, de nombreux chiffres sont trompeurs. Par exemple, l’assertion « 92% des patients ayant utilisé le système en sont satisfaits » n’apporte pas une information pertinente. En effet, si 5% des patients ont utilisé le système et 95% en étaient incapables, le chiffre est très biaisé. La réponse que vous devez obtenir est simple : sur la totalité des patients que je prends en charge, quelle proportion utilisera le système d’auto-questionnaire ?

Si la réponse est 95%, il restera 5% des patients à appeler. Si 30% des patients l’utilisent, ce n’est plus la même histoire.

Ce point en implique un autre : un outil qui n’est pas utilisé par la majorité des patients signifie que deux processus coexistent induisant une complexité supplémentaire car cela suppose de sélectionner les patients qui doivent suivre l’un ou l’autre.

 

 

3.          La simplicité d’usage

 

Le dernier point à évaluer lors de la mise en place d’un outil de télésuivi est la simplicité d’usage. Ce point parait indépendant du gain de temps dans le processus de suivi du patient, mais il en est en réalité inséparable. Un outil complexe devra faire l’objet d’une formation pouvant se compter en heures voire en jours. A chaque nouvel arrivant ou après une période de congés, la formation devra être renouvelée. Il peut sembler aisé de trouver quelques heures dans un agenda pour se former mais bien souvent, c’est justement parce qu’on ne dispose plus d’une minute de libre pour faire les tâches nécessaires que l’on déploie un outil. Le temps passant, le système est utilisé par un nombre de plus en plus réduit de personnes, jusqu’à ce qu’il soit totalement abandonné.

 

Si vous souhaitez évaluer objectivement l’intérêt d’un outil de télésuivi pour votre établissement, n’hésitez pas à télécharger notre checklist. Nous nous ferons par ailleurs un plaisir de vous accompagner dans l’évaluation.