L’interopérabilité, un enjeux majeur à l’ère du numérique
L’interopérabilité fait référence à la capacité des systèmes d’information à se connecter et à communiquer facilement entre eux, même s’ils ont été développés par des fabricants différents. La capacité d’échanger des informations provenant de sources différentes entre les applications, les bases de données et les autres systèmes d’information est cruciale pour le déploiement de l’e-santé. Les nouveaux usages, tels que la télémédecine, ont créé de nouveaux besoins au sein du cadre d’interopérabilité.
Les insuffisances en matière d’interopérabilité constituent un frein à la bonne utilisation des logiciels, et par conséquent un parcours de soin moins efficient pour le patient. A l’ère du numérique, l’interopérabilité conditionne l’avenir des systèmes de santé.
L’Agence du numérique en santé (ANS) spécifie un ensemble de référentiels d’interopérabilité :
- Le Cadre d’Interopérabilité des Systèmes d’Information de Santé (CI-SIS) spécifie les informations à échanger entre les systèmes d’information de santé et identifie les standards et les normes les plus appropriés à utiliser pour cet échange (HL7 CDA, HL7 FHIR, DICOM, profils IHE …).
- Le Modèle des Objets de Santé (MOS) est une bibliothèque qui regroupe le vocabulaire de base et homogène des informations traitées dans les systèmes d’information et les échanges, permettant ainsi aux systèmes et aux acteurs de la santé de partager un langage commun.
- Les Nomenclatures des Objets de Santé (NOS) offrent des listes de codes et libellés des éléments structurés du Modèle des Objets de Santé (exemple : une liste d’équipements).
Pourquoi l’interopérabilité en santé est-elle importante ?
Dans le domaine de la e-santé, la faculté d’échanger des données est fondamentale, puisqu’elle conditionne la bonne coordination des soins et le suivi des patients. Tous les professionnels n’utilisent pas les mêmes logiciels, il existe de nombreuses variantes suivant le fournisseur. Pour suivre un patient correctement, les données de tous ces logiciels doivent être mises en commun.
Ainsi, l’interopérabilité permet de redonner du temps aux professionnels de santé, ainsi qu’aux patients. Il en résulte un engagement accru des patients et de meilleurs résultats, puisque l’on peut consacrer plus de temps aux détails de la maladie.
Pour être mise en place, l’interopérabilité représente deux défis : sémantique, et technique.
En effet, il faut, dans un premier temps, définir les standards d’un vocabulaire commun, l’information échangée doit pouvoir être interprétée à l’identique. La data récoltée doit être lisible pour le plus grand nombre. Elle doit donc être traitée, et présenter une grille de lecture commune.
En parallèle, la communication doit être facilitée par des formats informatiques communs, sans quoi l’interopérabilité n’est pas envisageable. Pour communiquer, les machines doivent parler le même langage.
Une efficacité accrue
L’interopérabilité dans le domaine de la santé présente de nombreux avantages, et permet d’améliorer l’efficience du système santé. Lorsque les données sont présentées de manière cohérente, quelle que soit la source, il est plus facile pour les praticiens d’aller rapidement au cœur du problème lorsqu’ils prennent des décisions concernant le traitement.
Un suivi patient plus sûr
La continuité des soins est cruciale pour les patients, qu’il s’agisse de maladies chroniques ou de la prise en charge d’une situation aiguë avec plusieurs prestataires de services de santé. L’interopérabilité permet des transitions de soins plus sûres, ce qui se traduit par de meilleurs résultats pour les patients dans l’ensemble. Par exemple, un patient qui est en vacances et qui tombe malade peut ne pas être en mesure de fournir tous les détails de ses antécédents médicaux, ce qui peut faire toute la différence pour le médecin chargé de ses soins.
Peut contribuer à réduire les coûts
L’interopérabilité signifie que des informations plus utiles peuvent être partagées en un minimum de temps. Ainsi, les données d’un patient qui a subi une analyse sanguine la semaine dernière dans un laboratoire peuvent être utilisées aujourd’hui lors d’un déplacement aux urgences, ce qui permet d’économiser le temps et de réduire les coûts nécessaires pour effectuer davantage de tests (et des tests inutiles) à l’hôpital.
L’amélioration de l’efficacité grâce à un meilleur partage des informations fait économiser du temps et des efforts aux personnels, ce qui permet de réaliser davantage d’économies.
Principaux points à retenir :
- L’interopérabilité concerne la manière dont les systèmes d’information et logiciels peuvent se connecter et communiquer entre eux.
- Les normes établies par le gouvernement et l’industrie contribuent à favoriser une meilleure communication entre des systèmes disparates.
- L’interopérabilité en matière de santé permet aux professionnels de santé de partager plus facilement les informations relatives aux patients, et leur permet de réaliser des diagnostics plus précis.
- L’interopérabilité rend les soins de santé plus efficaces, qu’il s’agisse d’éviter des tests redondants pour les patients ou de simplifier les intéractions entre les professionnels de santé.
- La sécurité et la protection des données confidentielles des patients constituent un élément central des normes d’interopérabilité.
- La réduction des coûts est une conséquence naturelle de l’amélioration de l’interopérabilité dans le domaine médical, grâce à l’efficacité accrue du partage des données.