Le développement du suivi des patients à distance

Bien que la télémédecine ait une assez longue histoire, la pandémie a accéléré son développement.

Les solutions de télésuivi ont permis d’offrir des soins à domicile aux patients qui n’ont pas d’autre choix que de recourir à des consultations à distance pour respecter la distance sociale et éviter la contamination. En outre, la télémédecine offre de nombreuses possibilités d’engager les patients en leur permettant de rechercher de manière proactive des informations sur leur santé, de suivre leur traitement par le biais de différentes applis ou via les chatbots, et de devenir acteurs de leur santé.

Enfin, certaines entreprises s’efforcent de mettre au point des solutions permettant de prédire diverses maladies, que ce soit pour un seul individu ou pour de vastes épidémies comme celle du COVID-19, grâce à la puissance de l’intelligence artificielle. À mesure que les technologies progressent, le secteur des soins de santé évolue lui aussi en se concentrant sur la prévention plutôt que sur les traitements ad hoc.

La pandémie a suscité l’intérêt et la demande autour de la télémédecine. Elle ne se substitue pas aux pratiques médicales traditionnelles mais peut faciliter l’accès à des soins de proximité, pallier le manque de personnel médical et libérer du temps médical.

La brève histoire de la télémédecine

Les diagnostics et les traitements à distance nécessitent des moyens de transférer des informations fiables entre patients et médecins. On pourrait penser que ces exigences ne peuvent être satisfaites qu’avec des outils et des technologies modernes dotés de vastes fonctionnalités de transmission de la voix, de la vidéo et des fichiers en temps réel. Pourtant, cela va maintenant faire 100 ans que les premières expériences ont eu lieu dans le domaine, les États-Unis ont été les pionniers dans ce secteur.

Dans les années 1920, La téléassistance médicale par téléphone a débuté pour permettre des soins durant les croisières transatlantiques. Puis, dans les années 50, la télémédecine débute vraiment avec l’usage de la téléphonie pour transmettre des images de radiologie

L’impulsion suivante a été donnée par les programmes spatiaux de la NASA, qui nécessitaient des soins médicaux pour les missions, notamment une surveillance à distance, des consultations et la possibilité de poser des diagnostics. Grâce à la qualité croissante des appels vidéo et vocaux et à l’accès généralisé aux connexions Internet, la télémédecine a gagné en popularité pour résoudre certains des problèmes liés aux visites traditionnelles en personne.

Si certains pays tel que les USA font figure de précurseurs, il aura fallu plus de temps à la France pour qu’elle se décide à encadrer la télémédecine. Elle a été légiférée pour la première fois en France le 21 juillet 2009 avec la loi Hôpital, Patient, Santé et Territoire en différenciant 5 actes de télémédecine : téléexpertise, téléconsultation, télésurveillance, téléassistance et régulation.

La télémédecine fait gagner beaucoup de temps aux médecins et aux patients, qui n’ont pas besoin de se déplacer ou de faire la queue, ce qui permet une plus grande souplesse dans les emplois du temps de chacun. C’est notamment le cas pour les personnes ayant des problèmes de mobilité et les habitants de zones éloignées. En outre, toutes sortes de dispositifs portables et d’applications de suivi de la santé ouvrent de nouvelles possibilités pour le suivi et le traitement des maladies chroniques.

Ce que l’avenir nous réserve

À mesure que les technologies s’améliorent, on peut s’attendre à ce que la part de marché de la télémédecine augmente. Néanmoins, elle ne remplacera pas les traitements en personne. D’une part, certaines manipulations ne peuvent être effectuées qu’en personne, par exemple la chirurgie (même si le contrôle à distance des instruments chirurgicaux est également en cours de développement depuis des années). Deuxièmement, tous les groupes de la population mondiale n’ont pas accès à l’internet et aux gadgets nécessaires. Pour cette raison, les chatbots de Calmedica communiquent avec les patients par SMS, afin d’éviter la fracture numérique et toucher tous les patients quel que soit leur âge et leur appétence au numérique. Dans le cadre du Ségur de la Santé, il est prévu d’investir 100 millions d’euros pour « accélérer le développement de la télémédecine  ». Il faut que “l’espace numérique de santé soit une réalité concrète pour les Français dès début 2022”, a promis Olivier Véran.